Les ordres mineurs

Voici le dernier de nos articles concernant les ordres d’insectes. Je reconnais que le titre est mal choisi : il ne fait aucunement allusion à une quelconque déficience relative des insectes appartenant à ces ordres, mais plutôt au fait que ses représentants sont en minorité au Scheutbos ; et nous n’avons pas non plus l’intention de recopier ici un article issu d’une gazette pieuse et décrivant les ordres mineurs de l’Eglise latine : portiers, lecteurs, exorcistes et acolytes

Les éphéméroptères adultes (imagos), facilement reconnaissables à leurs 2 ou 3 longs cerques (« queues » à l’extrémité de l’abdomen) et des ailes abondamment nervurées, ne se nourrissent pas et n’ont qu’une seule chose en tête (devinez quoi ?) ; ils meurent après l’accouplement, laissant à peine le temps à la femelle de pondre ses œufs dans une eau douce et bien oxygénée. Les larves, pourvues de branchies et de 3 cerques, vivent dans l’eau de quelques mois à 3 ans.

Les pscocoptères sont de très petits insectes pourvus de longues antennes et –quand ils sont ailés – ont leurs ailes repliées « en toit » au repos. On les trouve sur la végétation (feuilles ou troncs), où ils se nourrissent de lichens, champignons microscopiques, algues et pollen. On les trouve aussi – aptères – dans les maisons où ils dévorent les vieux papiers : ce sont les « poux des livres ».

Les neuroptères ont des ailes pourvues d’un réseau dense de nervures (grec neuron = nerf), d’où le nom donné à l’ordre. Leurs représentants les plus nombreux chez nous sont les chrysopes, dont les adultes aiment passer l’hiver au chaud dans nos maisons ; leurs larves sont de redoutables prédateurs de pucerons et autres petits insectes, sont armés de 2 remarquables mandibules faites pour percer la cuticule et sucer l’hémolymphe de leurs victimes, et elles se camouflent sans aucun remords sous les dépouilles de celles-ci.

Les trichoptères (ou phryganes) adultes au repos ont leurs ailles repliées en toit sur le dos, et de longues antennes tendues pointées frontalement à l’horizontale ; ces ailes sont poilues (thrykhos = poil). Les larves vivent en eau douce et s’entourent d’un fourreau constitué de soie décorée de petites pierres, grains de sable et débris divers, mais souvent caractéristiques de l’espèce.

Les mécoptères sont caractérisés par un long rostre (mêkos = longueur) et, pour les mâles, par une queue redressée rappelant celle d’un scorpion ; d’où leur nom commun de « mouche-scorpion ». Leurs principaux représentants, les Panorpes, sont nombreux dans nos buissons ; trois espèces trouvées au Scheutbos, mais très difficiles à distinguer entre elles, l’examen des parties génitales est déterminant (où bonne vue et voyeurisme se rejoignent)