Un hôte inattendu au Scheutbos
Depuis le mois d’août 2011, il était là qui nous observait. Furtif, peureux, pas plus grand qu’un grand chien. Souvent tapi dans les ronces, dont il se délecte en hiver. Certains d’entre nous ont eu la chance de l’apercevoir. Plus souvent, on trouvait ses traces dans la boue ou la neige : deux doigts par pied. Plus prosaïquement, on trouvait ses moquettes ; terme utilisé pour ses crottes, qui ressemblent à de mini-crottes de cheval, en plus foncé ; cette débauche de scatologie est nécessaire : c’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis.
Il a subi sa première mue en automne, son pelage étant devenu gris-brun. Après, il devient roux. Un as du camouflage ! Il a une tache claire sur le fessier : on l’appelle miroir (autant nous traiter de tr... de c...). Il a perdu ses bois pendant l’hiver (ceci est un avis de recherche : merci de nous les rapporter si vous les trouvez ; nous ne manquerons pas de les restituer à son propriétaire). S’il n’est plus là en juillet, c’est que l’appel de la femelle aura été plus fort que l’attrait du Scheutbos ; s’il est encore là et que vous possédez une grande chienne, je vous conseille la prudence : nul ne sait ce qu’un brocard frustré en rut est capable de faire.
Le mot est lâché. Faon (jusqu’à 6 mois) puis chevrillard, devenant brocard ou chevrette. Notre chevreuil nous a quittés en avril 2012. Bondissant au-dessus des clôtures (2m n’est pas un record), il se sera sans doute éloigné à toute vitesse (80 km/h en pointe, raison pour laquelle la région bruxelloise – soucieuse de la biodiversité – a sagement limité la vitesse de circulation à 50 km/h).
Et voilà notre chevreuil parti vers sa belle. Il avait plus d’un an et était donc mûr sexuellement, le veinard. S’il est parvenu à ses fins, il aura été le père en février 2013 de 2 à 3 superbes faons. Puisse-t-il vivre heureux sa longue vie de 15 ans. Tous nos voeux l’accompagnent.